Selon les documents officiels consultés, Elisabeth Francart est née soit à Brest, soit à Paris, vers 1817, entre février et avril. A ce jour, on ne sait comment elle apprend la photographie ni quelle était sa pratique à ses débuts.
En 1843, alors qu’elle possède déjà une certaine expérience en tant que photographe, Elisabeth Francart épouse André-Adolphe-Eugène Disdéri, qui débute alors sa carrière de daguerréotypiste, un métier qu’il exerce parmi tant d’autres tels que commis-voyageur, fabriquant de lingerie ou bonnetier.
Environ trois ans plus tard, le couple déménage à Brest et ouvre un atelier de photographie à l’intérieur duquel les deux travaillent ensemble. Ainsi, les premières photographies du studio sont signées « Monsieur et Madame Disdéri ».
En avril 1952, Elisabeth Francart demande la séparation de biens, qui sera officialisée en juillet de la même année. Elisabeth Francart conserve la gestion de l’atelier de photographie situé à Brest, qu’elle opère pendant vingt ans en plus de s’occuper seule des enfants issus de son mariage dont elle conserve la garde, alors que son ex-conjoint part vivre seul à Paris.*
Elisabeth Francart se spécialise en portrait studio ainsi qu’en photographies extérieures. Elle parcourt la Bretagne avec son matériel photographique, et capture les éléments de son environnement qui attirent son attention : navires, ports, paysages, bâtiments et ruines.
Elle publie entre autres une série de vingt-huit photographies de paysages sur tirage à l'albumine argentique, publiée en 1856 sous le titre Brest et ses environs. La variété des sujets, l’utilisation stratégique de la lumière ainsi que les variations de perspectives démontrent une maîtrise à la fois technique et esthétique du médium photographique.
Elisabeth Francart déménage à Paris en 1872, et y ouvre un studio de photographie qu’elle opère jusqu’à son décès en 1878.
Aujourd’hui, plusieurs de ses photographies sont conservées au musée George Eastman House, située à Rochester aux États-Unis.
*C’est dans son atelier parisien qu’Eugène Disdéri bonifiera la technique de réalisation de portrait de format dit « carte de visite », soit une variation de la technique du collodion humide permettant de reproduire six clichés sur la même plaque de verre (et ainsi réduire les coûts de production).
Crédits photo:
Château de Brest, Elisabeth Francart, 1856.
Ruines de Saint-Mathieu, Elisabeth Francart, 1856.
Apprêts de lancement de l'Impérial, Elisabeth Francart, 1856.
Cimetière de Plougasterl, Elisabeth Francart, 1856.
Abbaye de Saint-Mathieu, Elisabeth Francart, 1856.
Portrait d'Elisabeth Francart, photographe A. Neveu, année inconnue.
Références :
BARR, Noelle (2021). « Exposing France’s First Female Photographer: Geneviève Élisabeth Disdéri ». Baltimore : The Macksey Journal, John Hopkins University.
Wilder, Kelley (2006). « E. Disdéri, Geneviève Élisabeth (née Francart; c. 1817-1878), French photographer », The Oxford Companion to the Photograph, Oxford : Oxford University Press.
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